RECHERCHES SUR MORE.                        101
Louis Béjard ne figure ni au contrat, ni à l'acte de mariage ; il ne mourut pourtant que Tannée suivante (29 septem­bre 1678).
La veuve de Molière s'engage à entrer dans la nouvelle communauté avec « tous les meubles, ustensiles d'hôtel, linge, habits, vaisselle d'argent et d'étain, titres, papiers et effets contenus en l'inventaire fait à la requète de ladite da­moiselle future épouse, après le décès dudit sieur de Molre, par Levasseur l'ainé et son collègue ». Après rification de cet inventaire « ledit sieur futur époux s'en chargera tant envers ladite damoiselle future épouse qu'envers damoiselle Marie-Madeleine-Esprit Poquelin, fille mineure dudit dé­funt sieur de Molière et de ladite damoiselle sa veuve, dont ladite damoiselle veuve a la tutelle, et de laquelle ledit sieur futur époux se fera aussi élire tuteur conjointement avec elle, aussitôt que leur mariage aura été célébré. » Plus loin il est dit que la fille de Molière « sera nourrie, entretenue et fait instruire selon sa condition, jusqu'à l'âge de vingt ans, aux dépens de ladite communauté, sur le revenu de son bien, sans lui en faire aucun autre profit jusqu'audit âge de vingt ans. »
On vient de voir les stipulations faites en se remariant par Armande Béjard relativement à l'enfant de son premier lit. Le sort de la fille unique laissée par Molière est digne d'in­térêt, et le peu de détails que la tradition nous a conservés en . ce qui la concerne est aussi inexact que certains faits allé­gués à propos de son re et de ses parrain et marraine. On se rappelle en effet que Esprit-Madeleine Poquelin, fille de Molre et d'Armande Béjard, avait été tenue sur les fonts de baptême le 4 août 1665 par Esprit de Raimond, marquis de Mone, et par Madeleine Béjard1. Devenue orpheline dès sa huitième année, Madeleine Poquelin n'avait, du côté de son re, d'autre parent pour la protéger, qu'André Boudet, veuf de la sœur de Molre, qui avait été nommé son su-
1. Dissertation sur Molière, par Beffara, page 15.